Et si on adoptait un management à l’africaine ?

Pygmées-cercle

Chers lecteurs bonjour,

On va parler aujourd’hui de la philosophie ubuntu ( lisez « ou-boun-tou »).

Vous êtes-vous demandé pourquoi les africains semblent si heureux même quand tout va mal ? C’est grâce à l’ubuntu attitude. C’est vif, c’est beau, c’est mental. Vous allez voir pourquoi.

On raconte qu’un jour un sociologue a réuni un groupe d’enfants sud-africains et leur a mis le défi de courir vers un panier rempli de plusieurs variétés de fruits : « celui qui dépasse tout le monde remporte le panier de fruits tout seul ». Les enfants ont couru jusqu’au panier et puis, chose étonnante, ils se sont assis en formant un cercle autour du panier. Le sociologue, étonné, leur a demandé pourquoi ils ont fait cela. Ils ont tous répondu : »ubuntu ».

Cette philosophie africaine est très fascinante dans ce qu’elle offre comme modèle dans la vie en groupe et la société. C’est une philosophie de partage, de compassion et d’échanges fraternels et respectueux, à contre-courant de l’individualisme rampant ( en Europe).

Elle est répandue dans l’Afrique subsaharienne, elle puise sa source et son expression dans la sagesse ancestrale bantou. Elle a aidé la société sud-africaine à pardonner les erreurs de l’Apartheid et entamer une réconciliation nationale. Cette magnifique prouesse sociale a mis au devant de la scène international l’humanisme de Mandela et toute une philosophie du savoir-vivre africain. ( Vous l’aurez compris, Mandela avant d’être un démocrate avéré et raffiné il baignait dans l’ubuntu attitude pour aider son pays à surmonter ses démons du passé).

Quelle est origine du mot « ubuntu » ?

« Umuntu ngumuntu ngabantu  » ( proverbe zulu)

« Je suis ce que je suis grâce à ce que nous sommes tous. »

Le mot ubuntu voudrait dire globalement échanges désintéressés, selon qu’on est de quel pays d’Afrique subsaharienne. Si l’on peut s’accorder à dire que ces échanges soient globalement gratuits pour la plupart, ubuntu définit au mieux le rattachement de l’individu au bien-être de la communauté, qu’elle soit villageoise, locale ou venue de l’étranger.

Etre ubuntu, c’est envisager l’autre comme une dimension collective, pour lequel respect et partage sont les deux faces d’un même miroir. En deux mots, c’est penser aux autres, car notre bonheur dépend complètement de celui des autres. Sinon à quoi bon d’être heureux parmi une société de frustrés et de gens tristes ?
Il ne s’agit pas de plaire aveuglement aux autres, mais d’entamer des petits gestes à visage humain, comme recevoir avec bienveillance un invité, le nourrir sans rien attendre en retour, sourire à ses voisins, venir en aide aux plus démunis, défendre une cause juste. Toutes ces choses on les voit au quotidien en Afrique. Et c’est tout à fais possible d’être ubuntu sans vendre son âme au diable.

Etre ubuntu, c’est vivre en sachant qu’on vit grâce à la communauté. Le révérend Desmond Tutu définit qu’être ubuntu, c’est se montrer ouvert et disponible pour les autres, c’est également témoigner de la souffrance et de la compassion dans le malheur des autres et être heureux quand les autres sont dans le bonheur.

Comment vivre l’ubuntu attitude en entreprise ?

Nelson Mandela rajoute dans un magnifique interview qu’on peux évidement être ubuntu et devenir riche. Cela peut aller ensemble à partir du moment où l’on poursuit un but noble dans la communauté. La communauté, ce n’est pas quelque chose de figée, elle peut traduire le quartier, le village, la région, le pays ou même le monde, pourquoi pas dans l’espace de l’entreprise. C’est un peu comme lorsque vous ouvrez un business pour vous épanouir économiquement, et que derrière vous faites reculer la précarité des peuples, tout en leur garantissant un bien-être admirable. On y voit clairement que devenir riche sert aussi aux autres, du moins quand le chef d’entreprise considère ses employés comme des entités complètes à son bien-être.

Récemment, un chef d’entreprise américain a appris que l’écart important entre les salaires des employeurs et des employés constituait un frein à l’épanouissement au travail. Pour cela il a réduit son salaire jusqu’au minimum au profit de celui des employés et a envisagé tout son staff comme une famille, . Ce qui est sûr, il a crée des pères et des mères de familles heureux de travailler avec lui. Qui plus est, l’efficacité a tendance à être au rendez-vous lorsque les employés sont vus comme des partenaires.

Mieux encore des employés ubuntu seront animés par un respect et une complétude au sein de l’architecture relationnelle de l’organisation. Ils seront des employés qui n’auront plus l’impression d’être hiérarchisés mais complets dans le fait de servir un objectif commun centré sur des valeurs humanistes ( partage des compétences, revalorisation de l’équipe) et cela sert à l’équilibre global de l’entreprise.

L’intérêt de l’entrepreneur qui développe l’ubuntu attitude au sein de son entreprise est donc de permettre à ses employés d’être libérés des contraintes de pouvoir et de domination, résultant de sa position hiérarchique et de sa plainte permanente d’efficacité. Or l’ubuntu attitude permettrait non seulement de faire vibrer les capacités du groupe mais aussi d’éradiquer le burn-out et la perte de sens au travail.

En voilà un bon moyen d’enlever le dark side de l’entreprise.

Dès à présent, les visages heureux des Africains et leur chaleur humaine n’auront plus aucun mystère pour vous.

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24 réflexions sur “Et si on adoptait un management à l’africaine ?

  1. Bonjour,
    J’ai pris plaisir à lire ton article qui parcourt un ensemble de valeur culturelle africaine. Le ton donné dans cet article, c’est le partage contre l’individualisme qui est une source d’exclusion et de mal vie. Beaucoup des chercheurs aujourd’hui récuse la folklorisassions culturelle surtout quand elle n’est pas démystifiée. Car, elle pose problème dans les sociétés a faible revenu où les jeunes pensent que la modernité serait les images transmises par les médias via l’antenne parabolique. Nous sommes comme dans la caverne de Platon. On pense que les images qui y sortent, c’est la modernité. mais c’est complètement faux. Il faut alors développer une pensée locale qui tiendra compte des réalités de nos cultures, de nos mode vie parce que c’est
    avec cela que nos cultures survivront…

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    1. Bonjour, merci ça me fait beaucoup plaisir également. La pensée locale existe heureusement, j’espère juste que la jeunesse africaine comprenne la chance qu’ils ont d’être dans une société aux liens solides et dont le potentiel emousitillant ferait rêver.

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  2. Merci de votre retour de lecture passionnant, ça fait plaisir. Je vous souhaite tout le meilleur pour cette aventure.
    N’hésitez pas à l’avenir de me faire un retour de l’ambiance de travail par e-mail 🙂

    Good luck !

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  3. hello
    Merci pour cet article plein de vie et d’espoir..
    Je veux partager un témoignange sur ce même sujet: Un homme , Marcel Zadi, DG du groupe CIE SODECI avait préconisé cette approche de management à l’africaine, qu’il a appliqué et qui a donné de très bons résultats: sur un constat (comment federer ses milliers d’employés de diverses cultures autour des enjeux de l’entreprise?)
    cette réflexion a permis de développer un concept de management à l’africaine où des valeurs telles la solidarité , l’empathie,etc; ont permis à ces deux structures d’être parmi les meilleures en Afrique.
    j’ai eu l’opportunité de suivre ses séminaires.

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